Université Privée Africaine Franco-Arabe :

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La salle de réunion du rectorat de l’Université Privée Franco-Arabe, sise à Boukassoubougou, a abrité ce samedi 19 juillet 2025 une conférence-débat sous le thème : « L’agriculture en langue bambara, une solution durable pour le développement agricole au Mali. »

 

L’évènement, parrainé par monsieur le maire de Sangarébougou Marseille, M. Kassim Sidibé, a enregistré la présence de plusieurs personnalités, dont les professeurs Kalifa Traoré (directeur général), Abdoulaye Mohamed (chancelier et recteur de l’UPAFA), Abdoulah Mamary Kane et Ibrahim Dionkoloni Coulibaly.

 

Promouvoir l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire à travers les langues locales, en particulier le bambara, était au cœur des échanges. Des panélistes issus du domaine de la recherche agricole ont animé les discussions.

 

Ainsi, pour le Dr Brehima Kanté, après une brève rétrospective sur l’UPAFA, ce programme vise surtout les francophones, arabophones et anglophones. Il a déclaré : « Nous sommes dans le cadre de l’agriculture, qui constitue le socle du développement d’un pays. Il est très rare de voir des universités arabophones avec des cursus scolaires dédiés à l’agriculture. »

 

L’objectif de cette conférence-débat, selon le Pr Abdoulah Mamary Kane, est de développer des technologies adaptées aux utilisateurs finaux, notamment les paysans. Il a souligné que l’apprentissage, l’expression et la pratique dans sa propre langue est une priorité pour l’Institut d’Économie Rurale (IER), qui mise sur les échanges entre experts et agriculteurs afin de rendre les résultats accessibles à tous.

 

Selon lui, l’IER et l’UPAFA souhaitent contribuer au développement agricole en intégrant la langue bambara dans les programmes éducatifs, une initiative inédite au Mali.

 

Quant à Mme Théra Aïssata Traoré, représentant le directeur de l’IER, elle estime que cette initiative louable de l’UPAFA va considérablement améliorer les pratiques agricoles des paysans.

 

Par ailleurs, s’exprimant sur les défis, M. Ibrahima Dionkoloni Coulibaly, promoteur de radio, paysan et ancien collaborateur de l’IER, a évoqué un manque de volonté politique. Pour lui, les blocages sont d’ordre administratif, et non liés à une absence de connexion entre experts et paysans. Il estime qu’une restructuration de l’agriculture est impérative, car les chercheurs maliens ont fait leur part. Il reste maintenant à l’État de faciliter la vulgarisation des résultats. « La politique agricole est venue pour détruire l’agriculture », a-t-il affirmé, tout en appelant les universités à créer une filière dédiée à l’agriculture.

 

Durant cette conférence riche en enseignements, de nombreuses pistes de solutions ont été proposées, parmi lesquelles :

 

L’organisation d’une concertation nationale sur le sujet ;

 

L’adaptation aux exigences de l’agriculture moderne ;

 

Le développement de l’irrigation de proximité ;

 

La diversification des méthodes de culture ;

 

La promotion de l’agriculture écologique ;

 

La vulgarisation des équipements agricoles modernes ;

 

La mise en place d’une assurance paysanne ;

 

Et la formation continue des paysans.

 

 

Sidy Sow

 

 

Mali Coura Media