GREVE DES TRANSPORTEURS

GREVE DES TRANSPORTEURS
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L’entêtement du ministre Dabo joue contre le gouvernement

 Comme nous le disions dans l’une de nos précédentes parutions,  la question du péage est en passe de devenir une source de vives tensions entre autorités de la transition et usagers du réseau routier national. Ce, à cause de l’augmentation des tarifs journaliers pour chaque catégorie ou type de véhicules en circulation.   Le mode de péage utilisé par les nouvelles autorités de la transition pose problème dans le secteur des transports routiers. Vu la crise socioéconomique à laquelle sont confrontés les Maliens, le régime d’IBK  n’avait pas voulu revoir le système de péage. Par contre, pour l’équipe de Bah N’Daw, il faut renflouer les caisses de l’Etat à tout prix. Sans tenir compte de la précarité des conditions de vie et d’existence des populations. C’est dans ce cadre que de nouvelles hausses tarifaires  ont été imposées depuis février 2021.

Officiellement, les autorités déclarent que c’est  pour leur permettre de pouvoir financer le nouveau plan d’investissement routier en cours.

Selon une source proche du dossier, le financement de ce projet de construction ou d’aménagement du réseau routier national du Mali (long de plus 22 700 km) est évalué à plus de 800 millions d’euros et  que les travaux doivent commencer d’ici à la fin de l’année en cours. C’est un vaste projet financé à la fois par les collectivités locales et la hausse des tarifs des péages.

Cependant, pour Mamadou Naman Keïta,  ex-Directeur national des routes, ce n’est pas la révision à la hausse des tarifs de péage  qui résoudra cette épineuse question de financement du projet d’entretien routier. « Ce n’est pas cette augmentation qui réglera le problème du financement de l’entretien routier. Plusieurs choses doivent être prises en compte pour améliorer les capacités du Fonds d’entretien routier (FER), y compris la moralisation des ressources de péage»,  a-t-il fait remarquer devant la presse. Concrètement, il plaide pour des solutions innovantes pour financer l’entretien routier. Des mesures  qui s’offrent au département des Finances, braqué contre les usagers des routes.

Pour une gestion  pacifique de ce dossier, Mamadou Naman Keïta suggère à ce qu’il y ait plutôt plus de  discernement dans l’application du paiement du péage par passage. Il recommande aussi que le département  lorgne vers la  redevance sur les produits pétroliers du cordon douanier, la perception des vignettes et assurances sur les automobilistes pour alimenter les caisses du Fonds d’entretien routier.

Pour l’instant, le torchon brûle entre autorités routières et transporteurs routiers. Et si rien n’est fait du côté des décideurs politiques, les populations risquent d’entrer dans la danse pour généraliser la crise.

Dans cette optique, l’intersyndical des transporteurs et conducteurs routiers de Bamako, suite son préavis de grève du 3 mars dernier, exige : l’annulation pure et simple du nouveau système de péage ; l’annulation du pesage des bennes chargées de sable, de graviers, de banco et de marchandises locales sur le pont-bascule; l’application Immédiate du Ptac ; le maintien de la validité des permis de conduire à cinq (5) ans ; la réduction du coût de la vignette et la fin des tracasseries routières par la police, la gendarmerie, la douane et les eaux et forêts.

A son tour, le  Collectif national des acteurs des marchés du Mali (Cnam-Mali) réclame, entre autres, la réduction de 50% des droits de douanes et la cessation des tracasseries policières et douanières dans la circulation des marchandises à l’intérieur du pays.

En outre, l’Association nationale des transformateurs de bétail viande du Mali (Anatrabevim) demande des facilités pour les bouchers dans leur approvisionnement en bétail (subvention, crédits bancaires, etc.).

C’est pour faire aboutir leurs exigences que le monde  des transporteurs routiers  était allé en grève de trois jours ouvrables francs. C’est à compter du 23 jusqu’aujourd’hui jeudi 25 mars 2021, à zéro heure. Au moment où nous mettions sous presse,  les commerçants s’apprêtaient à accompagner les transporteurs  dans cette grève de 72 heures.

Maï Diallo

 

Mali Coura Media