CHANTIER DE LA CENTRALE DE SIRAKORO

CHANTIER DE LA CENTRALE DE SIRAKORO
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Les travaux réalisés à 85%

Vendredi 15 avril 2022, les hommes de  médias, accompagnés par une délégation de l’Energie du Mali, ont  effectué  à la centrale  électrique de sirakoro une visite  pour s’imprégner de l’état d’avancement des  travaux démarrés depuis décembre 2020. Ce périple a été guidé par le chef du projet de la centrale de Sirakoro, Ousmane Coulibaly, suivi d’une conférence de presse animée par Oumar Diarra, directeur général de l’Energie du Mali S-A.

Cette visite a concerné les trois composantes de la centrale : stockage des hydrocarbures, salle des machines et évacuation. Dans la salle des machines, tous les équipements (alternateurs, moteurs) ont été installés.

Le planning du projet prévoyait une mise en service graduelle avec l’arrivée des premiers 25 MW sur le réseau pour mi-avril 2022 et la mise en service totale pour fin juin 2022, explique Ousmane Coulibaly.

Les raccordements sont en train d’être faits à l’intérieur. Il reste à raccorder l’alternateur et le moteur. Ce travail sera fait lorsque la salle sera entièrement couverte, précise le responsable. Le poste élévateur qui permet d’évacuer l’énergie vers le nouveau poste est déjà terminé. Il manque le câble devant relier les différents équipements en aérien ainsi que le câble principal qui va relier la centrale de Sirakoro et le poste sur environ 1 km, a-t-il précisé.

«Ces câbles ont fait les frais de l’embargo, puisqu’ils sont arrivés au Port d’Abidjan après l’entrée en vigueur de cette sanction et n’ont pas pu être acheminés jusqu’à présent sur Bamako », signale le chef du projet. Selon lui, il est prévu avec l’entreprise de dérouter ces expéditions sur Dakar pour pouvoir les acheminer vers Bamako. «À ce jour, le taux réel de réalisation des travaux de ce projet est de 85% ».

Contractuellement, la centrale devrait être terminée le 22 avril 2022. «Malheureusement, nous avons eu des contraintes au démarrage dues à certaines populations riveraines, les problèmes de transport, de logistiques liés à l’encombrement du fret maritime et l’embargo. C’est ce qui fait que le projet n’est pas achevé», indique Ousmane Coulibaly.

De son côté, le directeur général a fait le point de la situation technique et financière d’EDM-SA. Oumar Diarra reconnaît qu’EDM-SA se trouve dans une situation technique très précaire, avec une offre d’énergie insuffisante pour la couverture de la demande en période de forte consommation, de grandes difficultés de transit de l’énergie et des interruptions de distribution d’énergie du fait de la surcharge sur son réseau de distribution.

À l’en croire, la société est structurellement déséquilibrée depuis des décennies, du fait des coûts supérieurs au prix de vente de l’électricité à la clientèle. Selon lui, une partie de ce déficit est refinancée par l’état à travers une subvention d’exploitation au bénéfice de la clientèle. Mais, le résultat cumulé à fin 2020 présentait un déficit de plus de 200 milliards de FCFA, avec une dette fournisseurs d’exploitation insoutenable d’environ 150 milliards de FCFA.

Pour y faire face, EDM-SA a élaboré un Plan de développement quinquennal du sous-secteur de l’électricité sur la période 2022-2026, selon le dirigeant. Ce Plan ambitionne d’atteindre à terme l’équilibre opérationnel et financier, tout en poursuivant l’amélioration de la continuité du service et l’augmentation du taux d’accès à l’électricité. Une place importante sera réservée aux énergies renouvelables (hydroélectrique et solaire) et aux interconnexions à travers l’accès aux marchés de l’électricité de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). L’objectif recherché étant, selon lui, de réduire la part de la production thermique à l’horizon 2026.

Sa mise en œuvre coûtera environ 2.300 milliards de FCFA dont 1.300 milliards pour les projets s’inscrivant dans le cadre du partenariat public-privé (projets déjà dans les tuyaux : contrats de concession et d’achat d’énergie signés), précise le directeur général.

«500 milliards de FCFA sont déjà mobilisés auprès des bailleurs institutionnels traditionnels classiques que sont l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissements (BEI), la Banque islamique pour le développement (BID), la Banque d’investissements pour le développement communautaire (Bidc), la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Danida, Exim-Bank India et I’Union européenne.

Le reliquat de 500 milliards de FCFA sera mobilisé auprès d’investisseurs lors de la table ronde des investisseurs qui se tiendra avant fin 2022», assure Oumar Diarra. À titre de rappel, le plan de développement quinquennal qui s’insère dans le Plan stratégique à l’horizon 2040 a été approuvé en conseil des ministres du mercredi 30 mars 2022.

Dans le cadre de la lutte contre la fraude qui aggraverait le déséquilibre entre l’offre et la demande, 2.181 cas d’anomalies ont été détectés dont 1.206 branchements directs, sur les 37.577 contrôles effectués en 2021 par les services de sa structure, explique Oumar Diarra. Il s’agit, selon lui, des cas de connections directes sur le réseau sans passer par un compteur.

Rappelons que la centrale électrique de sirakoro à une capacité de 100 mégawatts, prévu courant troisième trimestre 2022.

SOGOBA OUMAR

 

Mali Coura Media