REDUCTION DU TRAIN DE VIE DE L’ETAT

REDUCTION DU TRAIN DE VIE DE L’ETAT
Partagez l'article

 Le président de la transition montre la voie 

Réduire le train de vie de l’Etat, c’est une annonce forte du colonel Assimi Goïta, qui vient de prêter serment, lundi, pour les fonctions de président de la transition.

En effet, le pays est en crise. Les Maliens ont, il y a des années, sommé les autorités publiques de réduire leurs charges. Une situation qui reste sans suite jusqu’à nos jours.  On se rappelle, après la crise de 2012, et l’élection du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, le Mali a connu un changement de nature. Ainsi,  les Maliens ont vu l’opération et de la création d’autres structures et institutions étatiques. Parmi  les nouvelles créations, il faut noter la Commission vérité, justice et réconciliation, la Haute cour de justice, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication pour ne citer que celles-là. Ce qui engendre par ricochet l’ascension des dépenses de l’Etat.   D’un côté,  les ressources propres de l’Etat n’étant pas suffisantes, parce que  le pays reste l’un des plus pauvres du monde et lié principalement  aux aides bilatérales et multilatérales. De l’autre, les charges du pays  se multiplient au regard de la croissance démographique et la nécessité de la création de l’emploi.  Cela s’ajoute aux calamités naturelles, juste après la maladie à virus Ebola, en Afrique a vu éclaté celle de la pandémie de coronavirus. Ces phénomènes s’ajoutent aux séquelles, des grands moments de la délinquance financière où le denier public était devenu, cette jarre collective sur la voie, à la merci de tous. D’un point de vue général, l’économie du monde entier est en chute libre, les aides aux pays pauvres  se diminuent. En sommes, les conditions actuelles de la vie exigent la prise en charge des affaires du pays, sur fonds propre. Chaque pays doit aujourd’hui compter sur ses propres ressources. Malheureusement pour les autorités du Mali, le peuple suit attentivement leur  gestion et la situation reste comme telle. Jusque-là, les émoluments des institutions restent intacts, comme si le pays avait sa vie normale. Pourtant, il suffit juste qu’un syndicat de travailleurs, lève son petit doigt pour demander une quelconque augmentation, sur salaire, la réponse est connue, les caisses sont vides. De grève en grève, le pays continue de s’enfoncer davantage dans le trou, avec la ténacité des autorités à conserver leur propre train de vie, au détriment des autres travailleurs. La récente grève de l’Untm est une preuve. Le président de la Transition et même les conseillers du CNT, percevaient les émoluments d’une autorité légitime.  Personne n’avait pu émettre la volonté de réduire à son niveau. Quel gâchis !

Cependant, la mauvaise répartition des ressources est et demeure un problème fondamental de la crise multidimensionnelle qui connait notre Mali. Sachant que l’autorité est gourmande, les citoyens tentent de rester indifférents.  Ainsi, en prêtant son serment, le président Assimi Goïta suscite de l’espoir chez beaucoup de Maliens, croyant en cette transition et aux militaires, prônant un nouveau Mali. Traduire ses propos en réalité pour le bonheur du Mali, sera très significatif pour  l’adhésion des Maliens à la cause du Colonel Assimi. Il sera sans doute soutenu dans ses actions, en lui permettant de réussir cette mission, même si le seul ennemi à tous les Maliens reste le temps,  comme le dit lui-même, Assimi Goïta.  « Je m’emploierai à la réduction du train de vie de l’État. D’ores et déjà,  j’ai décidé d’allouer les 2/3 du fonds de souveraineté du Président soit 1,8 milliard de francs annuels aux œuvres  sociosanitaires, notamment pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaires dans les zones difficiles de notre pays ».

C’est l’un des engagements forts pris par le Président de la Transition, chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, lors de la cérémonie de sa prestation de Serment ce jour au Centre international de Bamako.

Dramane SIAKA

Mali Coura Media