Prolongation de la durée de la transition

Prolongation de la durée de la transition
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La CEDEAO fermement opposée

La mission d’évaluation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la transition au Mali prend fin, aujourd’hui, mercredi 8 septembre 2022. Au cours de sa mission de contrôle, l’équipe de la CEDEAO a rencontré les principaux acteurs de la transition, la classe politique et la société civile et s’est prononcée sur le délai imparti et  les préparatifs  des élections générales.  

La confiance n’excluant pas la confiance, le Médiateur en chef de la de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, l’ex-Président nigérian, Good Luck Jonathan, était, depuis le dimanche 5 septembre dernier, en mission de contrôle de trois jours dans notre capitale. C’est pour vérifier et se prononcer sur l’état d’avancement du processus de mise  en œuvre de la feuille de route inscrite dans la charte de la transition et se prononcer sur le respect de la période transitoire de 18 mois.

En effet, il s’agit de voir la faisabilité de l’organisation des Assises nationales pour la refondation de l’Etat et la mise en place d’un Organe unique de gestion des élections par rapport au délai de la transition.

Ainsi, à l’issue des deux premiers jours de cette mission de contrôle, le Médiateur attitré de la CEDEAO, l’ancien Président nigérian, Good Luck Jonathan, a dégagé clairement sa position. Pour lui, pas question de prolonger la transition.

En outre, il demande de surseoir à toutes reformes et à faire face à l’organisation des élections. Une position qui rejoint celle d’une bonne partie de la classe politique malienne exprimée également pour des mêmes raisons liées  au facteur temps. Lors de sa dernière session de contrôle, une Délégation de l’Organisation onusienne a rejoint le cadre d’échanges des partis politiques qui demande le respect de la Charte de la transition.

Le Conseil de sécurité de l’ONU insiste auprès des Autorités maliennes sur la mise en place des dispositions concernant l’organisation de l’élection présidentielle le 27 février 2022, conformément au calendrier électoral, durant la période de transition de 18 mois qui a été décidé.

Par ailleurs, l’organisation onusienne se dit opposée à une candidature du Président de la Transition et du Premier ministre de la Transition. « Ils ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle », a-t-elle prévenu.

Aussi, rappelons  que, dans le cadre des mêmes préoccupations, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies s’est déclaré «gravement  préoccupé» par la poursuite de la dégradation de la situation politique au Mali à la suite de la mutinerie du 18 août 2020 et de la violation de la Charte de transition du 24 mai 2021.

Dans le même ordre d’idées, la Délégation de la CEDEAO, au cours de sa présente mission du dimanche 5  au mercredi 8 septembre 2021, ici à Bamako,  a évalué non seulement l’évolution de la transition, mais elle a rappelé également l’attachement de la Communauté internationale au respect absolu des engagements pris par les Autorités maliennes relatif à la durée de la période transitoire et à la transparence des élections générales en vue.

Cependant, cette Délégation arrive à un moment où la transition se trouve confrontée à un certain nombre d’incertitudes. Il s’agit, entre autres, de l’organisation des Assises nationales pour la refondation de l’Etat proposée par le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga ; de la création d’un organe unique pour la gestion des élections et de la prolongation éventuelle du délai de la transition.

A ce propos, selon quelques partis politiques, le reste du temps imparti ne permet plus d’organiser des quelconques autres assisses de refondation du Mali. D’autres pensent aussi que telles assises ne seraient qu’une rencontre de plus et que le mieux c’est d’aller droit au but en se focalisant sur les Recommandations de la conférence d’entente nationale. Pour d’autres Leaders politiques, comme Tiébilé Dramé du PARENA, le Premier Ministre « cherche à créer les conditions d’une prolongation du délai de la transition ». C’est la position soutenue par la CODEM de Housséïni Amion Guindo Poulo et l’ADEMA-pasj du Professeur Tiémoko Sangaré. Position cadrant, du moins pour l’instant, avec les exigences de la CEDEAO dont le Médiateur attitré priorise la tenue des élections libres, transparentes, inclusives et à la bonne date.

Maïmouna Diallo

 

Mali Coura Media