UTILISATIONS DES RESEAUX SOCIAUX

UTILISATIONS DES RESEAUX SOCIAUX
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La nécessaire moralisation

Médias accessibles à tous, les réseaux sociaux constituent de nos jours une équation à plusieurs inconnus.  Ils sont utilisés par n’importe qui et à tout moment, sans distinction de sujet et vérification d’information ; chose qui constitue d’ailleurs le côté nuisible de la chose.

Cette utilisation affreuse  avec ses conséquences néfastes sur le pays et ses citoyens est à bannir de nos jours. Bien avant nous, elle avait été dénoncée par l’universitaire et écrivain italien, Umberto Eco, qui écrivait : « Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.»

En effet, le Mali a d’ores et déjà encaissé des coups, les conséquences directes ou indirectes liées  à ces mauvaises pratiques des réseaux sociaux. Les ténors du défunt régime  du président Ibrahim Boubacar Kéita en savent beaucoup.    On se rappelle encore des années 2016, lorsque les fans de Ras Bath saccageaient les locaux du tribunal de la commune IV, suite à une poste d’annonce de sa convocation par le BIJ, qui s’est terminée au tribunal de la commune IV.

La comparution de l’activiste Ras Bath était prévue dans la matinée, à 9h 30 mn. Avant cette heure précise, la rue qui passe devant le tribunal était inaccessible. Du monde à perte de vue. Ils sont tous des fidèles auditeurs de l’émission du chroniqueur sur la radio Maliba FM. Ils sont venus le soutenir et exiger sa libération. Sur place, l’acte est jugé injuste. Cet exemple en est un seul parmi beaucoup d’autres. Des situations qui ont poussé les autorités à aller des fois vers une censure de ces canaux. Pourtant, cela est loin d’être la solution. Cela nous rappelle, aux temps forts, des mouvements de contestations de la révision constitutionnelle, les élections présidentielles de 2018, et les derniers sous IBK, notamment les législatives qui ont constitué la goutte de trop pour déborder le vase. Aussi, les documents officiels et confidentiels sont savamment distillés sur ces réseaux, soit pour nuire à une personne ou saboter un acte.

A cela, s’ajoutent les sulfureuses annonces sans fondée, de décès des stars et leaders d’obédiences. Tristes sont les cas, des attaques terroristes, la mort de nos vaillants soldats tombés sur le champ de l’honneur. La dernière forme de la propagande, c’est les fausses alertes de l’intervention des forces armées maliennes ou russes, accompagnées par des bilans bidon qui peuvent exposer nos forces aux organisations de protections des droits de l’homme.  Ce qui suscite la colère chez notre confrère Sékou Tangara d’Africable : «  Ceux qui se précipitent pour mettre les photos et les noms des militaires tombés n’ont jamais perdu de proche sur le front. Savez-vous ce que ça fait d’apprendre la mort de son parent sur Facebook ?   Savez-vous qu’il y a des cardiaques qui peuvent craquer du fait de votre façon d’informer ? De grâce, laissez à la hiérarchie l’exclusivité de l’annonce  du décès aux familles ».

Cependant, il urge que des mesures soient prises pour non seulement sanctionner ces individus, mais aussi installer un climat de sérénité et bon vivre. Un Mali de paix et de cohésion passera aussi par la diffusion de bonnes informations.

Dramane Siaka Coulibaly 

Mali Coura Media