Report des élections au Mali : le Gouvernement évoque des raisons techniques
A la suite d’un point de presse organisé par le ministre de l’Administration territoriale et de Décentralisation, le gouvernement de transition a annoncé lundi 25 septembre dernier un « léger report » de l’élection présidentielle, pour des raisons techniques, prévue initialement les 4 et 18 février 2024.
Dans son communiqué, le gouvernement du Mali a expliqué ce report par la prise en compte des nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale qui prévoit une augmentation du délai entre les deux tours de la présidentielle, la prise en compte de la révision des listes électorales (1er octobre – 31 décembre 2023), et la « prise en otage » de la base de données du recensement administratif à vocation d’état civil par le prestataire Idemia, une entreprise française.
Tout en affirmant que de nouvelles dates seront communiquées après échange avec l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), le gouvernement malien rappelle, par la même occasion, sa volonté « d’effectuer un retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ». Il souligne tout de même qu’il a décidé « d’organiser l’élection présidentielle, exclusivement, pour sortir de la transition ». Aussi, précise-t-on dans ce document, « les autres élections feront l’objet, certainement, d’un nouveau chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités ». D’après le communiqué du gouvernement malien, l’entreprise réclamerait 5,2 milliards FCFA (8,4 millions $) qui lui seraient dus avant de transmettre aux autorités l’accès à la base de données qu’elle a développée. En réponse, Bamako a annoncé son refus de payer la somme due à la suite d’un audit du contrat qui aurait révélé 15 irrégularités.
Selon le ministre d’Etat, colonel Abdoulaye Maïga, ces dates connaîtront un léger report. Parmi les raisons avancées, on retient, entre autres, la situation des cartes d’électeur, la conformité de la loi électorale avec la nouvelle constitution, la prise en compte de la révision des listes électorales qui s’effectue du 1er octobre au 31 décembre 2023, etc. Toutes ces contraintes évoquées sont d’ordre technique et il faut signaler aussi la situation sécuritaire qui, en plus de la pression actuelle des groupes armés terroristes (GAT) pour marquer leur présence malgré la montée en puissance de l’armée, a élargi les zones d’insécurité qui ne garantissent pas des élections apaisées et en toute sécurité. Les observateurs les plus avertis s’attendaient déjà à un report pour organiser des élections crédibles au Mali
Maï Diallo