PROCHAIN SOMMET DE LA CEDEAO

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 : Le peuple malien retient son souffle (page 6 une

La date fixée par la Cedeao aux autorités maliennes de la transition est le lundi 13 décembre 2021. Si aucun engagement n’est pris pour tenir les élections au mois de février 2022, les sanctions plus lourdes pleuvront. S’il s’avère que ces sanctions sont mises à exécution, le Mali subira encore des blocus parce que n’ayant pas obtempéré aux injonctions, les sanctions économiques rendront la vie déjà difficile encore plus rude pour les populations déjà sous le coup d’une impasse multidimensionnelle.

Une vie où  les pauvres souffriront davantage et se braqueront contre la Cedeao et quant aux autorités, elles gagneront en sympathie puisque tournées vers les changements tant attendus qui sont : la lutte contre la corruption, diminution du train de vie de l’état, reprise en main des forces armées et de défenses, équipements des hôpitaux, etc.
De ce pas, le processus de refondation tant clamé continuera son bonhomme de chemin. Les voleurs de la République se succèderont devant la justice, les indisciplinés de l’ère des réseaux sociaux seront sanctionnés à chaque dérapage et les exilés continueront à salir le nom des putschistes.

Au Mali, le manque d’unité est devenu notre plus grand problème et l’information est biaisée, laissant véhiculer toutes sortes d’informations nuisant à notre image.

Et contrairement aux informations, le gouvernement est loin d’être impopulaire comme le relayent certains médias occidentaux. Il est non seulement soutenu au niveau politique, mais aussi par la majorité des Maliens ; ce qui paraît essentiel.

Mais comment éviter une catastrophe?

Les réponses à cette question est tout autant facile que difficile. Il faudrait surtout prendre en compte les réalités du terrain, connaître les ressentiments du peuple qui veut par-dessus tout avoir son mot à dire du moment qu’il s’agit de son destin à lui. Le plus important durant cette période transitoire est que le monde sache que le peuple est bien déterminé à avoir sa réel autonomie et si cela implique de pactiser avec le diable, qu’il en soit ainsi. Après tout, qu’est-ce qu’on a pas subi durant cette crise multidimensionnelle, qu’on subira encore plus.

Des milliers de civils innocents, des milliers de pertes parmi nos soldats, des villages et vivres incendiés, du bétail saccagé et des villages entiers déplacés.

Pire, notre pays a vu deux ethnies uni depuis plus de 500 ans avec les mêmes cultures, les mêmes idées sombrées dans un soi-disant conflit ethnique. Et si aujourd’hui ce peuple décide de prendre son envol, en nouant des partenariats, en essayant d’avoir ce qui lui est dû, le monde n’a pas droit de priver ce peuple de ses droits les plus légitimes. Et si la Cedeao dans cette approche venait à châtier ce peuple, les répercussions seront énormes et pas seulement que pour le peuple malien.

Au niveau sous-régional les dégâts se feront sans doute ressentir étant donné la situation géographique du pays servant de relais à certains pays voisins. Ainsi, pour dire que ces sanctions causeront davantage une énorme chute économique dans certains pays voisins.

Alors, pour éviter une catastrophe dans la sous-région, les responsables de la Cedeao devront à tout prix sensibiliser leurs partenaires de l’Union européenne et des USA à prendre en compte les réalités du terrain. Des réalités qui sont un peu plus complexes qu’il n’y paraît.

 

En d’autres termes, donné le bénéfice du doute à cette transition consciente des enjeux, tout en l’assistant avec un calendrier raisonnable convenu afin que le changement tant souhaité puisse être acquis sur de bonnes bases, évitant toutes crises  du genre.

La crise actuelle d’une accumulation de mauvaise gouvernance et il est impératif de donner au peuple un moyen purement démocratique de se débarrasser de façon constitutionnelle des présidents incompétents. Ainsi les dérives qui occasionnent les multiples coups d’Etat cesseront  de sévir tant au Mali que dans d’autres pays africains.

Concernant l’organisation des élections, faudrait-il toujours se poser la question à savoir si le pays est capable d’organiser des élections étant donné que la moitié du pays est sous menace terroriste. Le Mali ne se limite pas qu’à Bamako, les régions du nord et sud se meurent à petit feu par les innombrables déplacements de population et les incessantes menaces terroristes.

Organiser des élections dans cette situation paraît évidemment difficile et une fuite en avant car il y aura toujours d’autres coups d’Etat.

En outre, le 13 décembre sera décisif pour le peuple malien qui aura les yeux braqués sur la Cedeao et des décisions qui en découlera devra soit scellé le destin d’un peuple encore meurtri pas les crises, soit donné à ce peuple les rênes d’un destin radieux et pérenne.

Sidi Sow

Mali Coura Media