Général Sadio Camara, ministre de la Défense:
« Ceux qui pensent nous intimider se trompent… »
Dans un contexte de tensions croissantes avec l’Algérie, le ministre malien de la Défense, le général Sadio Camara, a tenu un discours ferme et sans équivoque à l’issue du Conseil supérieur de la défense nationale, présidé samedi par le chef de l’État, Assimi Goïta.
« Ceux qui pensent nous intimider et nous déstabiliser se trompent lourdement. Ils seront emportés par leur arrogance, comme d’autres plus puissants l’ont regretté avant eux », a lancé le ministre Camara dans une allusion à peine voilée aux puissances occidentales et aux pays critiques de l’orientation souverainiste du régime de transition.
Cette déclaration intervient dans un climat de vive tension entre Bamako et Alger. La fermeture de l’espace aérien algérien aux avions maliens – décision qui a entraîné la suspension des vols d’Air Algérie vers Bamako à peine quatre mois après leur reprise – a provoqué une réaction de réciprocité de la part du Mali. Cette escalade diplomatique illustre la profondeur du malaise entre les deux capitales.
Mais au-delà de ce bras de fer bilatéral, le général Camara s’en est pris à l’ordre international actuel, qu’il juge « déstabilisateur » pour la région sahélienne. « Les peuples dignes et jaloux de leur souveraineté sont confrontés aux défenseurs d’un ordre international dont les effets se ressentent partout en Afrique », a-t-il dénoncé.
Depuis la rupture des accords militaires avec la France en mai 2022, qui a marqué la fin des opérations conjointes contre les groupes jihadistes, Bamako a pris ses distances avec les anciennes puissances partenaires, affirmant une posture de plus en plus affirmée sur la scène internationale.
Sadio Camara a également salué la transformation de l’armée nationale, affirmant qu’elle est aujourd’hui méconnaissable par rapport à ce qu’elle était en 2020. « L’armée malienne de 2025 n’a rien à voir avec celle de 2020 », a-t-il souligné, mettant en avant « une montée en puissance sans précédent », fruit de la vision du chef de l’État, du soutien populaire et de l’engagement des soldats.
De son côté, le président Assimi Goïta a donné de nouvelles directives pour poursuivre la construction d’une armée « puissante et respectée », déterminée à préserver l’intégrité et la souveraineté du pays.
SOGOBA OUMAR
