FACE AU CORPS DIPLOMATIQUE: Choguel Kokalla charge de nouveau la France

FACE AU CORPS DIPLOMATIQUE: Choguel Kokalla charge de nouveau la France
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Le chef du gouvernement Dr Choguel Kokalla Maïga a rencontré,  lundi 7 février, à la Primature,  les ambassadeurs accrédités au Mali. Cette rencontre s’inscrivait en droite ligne  du dialogue et de la concertation qui caractérise les relations que le Mali  entretient avec ces pays. L’objectif ultime est de renforcer la compréhension mutuelle.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre chef du gouvernement Dr  Choguel Kokalla Maïga que  le partenariat, c’est la non-immixtion et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat ; c’est le respect plein et entier de sa souveraineté et de son indépendance. Il a évoqué le la Seconde Guerre mondiale: « Les Américains n’ont-ils pas libéré la France ?  Quand les Français ont jugé que (la présence américaine en France) n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? », a-t-il souligné. En 2013,  quand les soldats français ont libéré le nord du Mali, tombé sous la coupe de groupes jihadistes, « l’intervention s’est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali, qui a consisté dans la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a-t-il estimé.

Sanctions de la Cedeao !

Le chef du gouvernement Choguel Kokalla Maïga accuse la  France,  d’avoir instrumentalisé la Cedeao à  imposer les sanctions au Mali  depuis le 9 janvier. Pour lui, les sanctions relève d’une  volonté acharnée, sous le couvert de la préservation de l’ordre constitutionnel, de certains chefs d’Etat de vouloir vassaliser le peuple malien pour le compte de l’agenda cachée des puissances extra-africaines, profitant du fait qu’aujourd’hui l’Etat malien est affaibli, ébranlé dans ses fondements et se trouve à terre, pour des raisons sur lesquelles il n’est nullement besoin de s’attarder ; car suffisamment connues de tous les observateurs avisés. On nous présente comme un paria, avec l’objectif inavoué et inavouable à court terme d’asphyxier l’économie, afin d’aboutir pour le compte de qui l’on sait et par procuration à la déstabilisation et au renversement des institutions de la transition », a dit Choguel Kokalla Maïga.  C’est le prisme simpliste d’analyse qui ne tient pas compte de notre point de vue, ni de l’aspiration profonde du peuple malien au changement et à la stabilité, ni de la complexité de la crise multidimensionnelle qui affecte le Mali depuis plus d’une décennie, déplorera-t-il

L’opération Takuba !

Choguel Kokalla Maïga s’est aussi attaqué à Takuba, groupement européen de forces spéciales initié par la France et destiné à accompagner les soldats maliens face aux djihadistes. Takuba, « c’est pour diviser le Mali. C’est ‘’le sabre’, en (langue songhaï) et en tamasheq ; ça n’est pas un nom qui a été pris par hasard », a-t-il dit.

Pour lui, le Mali connait les usages diplomatiques.   C’est au nom de ces usages que nous avons demandé récemment à tous les pays désireux de se joindre à la Task Force européenne Takuba de veiller désormais au respect des procédures juridiques qui encadrent le déploiement de leurs contingents, sans préjudice des relations privilégiés que le Mali entretient avec chacun des pays qui y participent.

Enfin, le chef du gouvernement exhorte à  la Cedeao, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies et les organisations financières internationales à continuer à avoir une lecture objective et lucide de la situation complexe du Mali, afin de trouver les modalités de soutien et d’accompagnement pour une Transition réussie, qui tienne compte des besoins du Mali et de leurs exigences propres.

SOGOBA OUMAR

Mali Coura Media