ASSIMI GOÏTA

ASSIMI GOÏTA
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Du terrain militaire à la présidence du Mali

Du terrain militaire à la présidence au bout d’un an. Assimi Goïta, auteur incontournable  des coups d’État à désormais le destin du pays en main. Un pays depuis longtemps fragilisé par l’insécurité, crise  sociopolitique et autres.

Pas encore 40 ans et déjà deux coups d’Etat à son actif. Après avoir emmené de force  lundi soir 24 mai dernier  le président et le Premier ministre dans un camp de l’armée malienne proche de la capitale, le colonel Assimi Goïta, vice-président  du Mali en son temps, a annoncé mardi qu’ils étaient «démis de leurs fonctions».

Le jeune militaire, issu des forces spéciales, n’en est pas à son coup d’essai. En août dernier, les Maliens découvraient ce jeune officier à la manœuvre pour déposer le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation populaire. En octobre de la même année, soumis à la pression internationale, les putschistes avaient mis en place un gouvernement de transition chargé d’organiser des élections devant rendre le pouvoir aux civils d’ici dix-huit mois.

Avec la mise sur la touche du président Bah N’Daw et de son premier ministre Moctar Ouane, cette transition a été mise en route  par  Assimi Goïta et ses compagnons d’armes. A titre de rappel, l’homme fort du pays avait  assuré qu’il ne comptait pas s’accrocher au pouvoir et que des élections seraient organisées «courant 2022». Une promesse plus vague que le calendrier électoral prévu.

«Il n’y a plus de doute»

«Les tensions entre le gouvernement et les militaires étaient croissantes depuis des mois », témoigne une source crédible, sous le couvert de l’anonymat. Pomme de discorde: un remaniement ministériel, dont l’annonce a été plusieurs fois reportée. La liste des ministres a finalement été dévoilée. Deux colonels parmi les putschistes d’août 2020 dont  le Colonel Modibo Koné ministre de la sécurité et de la protection civile, le Colonel Sadio Camara, ministre de la défense et des anciens combattants les noms  ont été évincés, même s’ils ont été remplacés par d’autres officiers et que les militaires restaient nombreux au sein du nouveau gouvernement.

Assimi Goïta a  accusé  le président et son Premier ministre d’avoir «saboté» la transition et de ne pas l’avoir consulté sur le remaniement. Pourtant, rien dans la charte de la transition ne l’impose. «Maintenant, il n’y a plus de doute: le patron, c’est le colonel Assimi Goïta».

SOGOBA OUMAR

Mali Coura Media