GREVE AU CHU POINT G : Près de 600 morts en 3 mois 

GREVE AU CHU POINT G : Près de 600 morts en 3 mois 
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Une grève illimitée a été  déclenchée  par les agents de l’établissement hospitalier depuis le 6 février 2023. Ils réclamaient  l’amélioration du plateau technique, l’arrêt de l’immixtion du directeur général actuel de l’hôpital dans les affaires syndicales, le règlement du problème foncier au niveau du CHU du Point G, le paiement intégral des ristournes et primes de garde du quatrième trimestre de tout le personnel dans les délais, l’audit des états d’avancement du personnel contractuel au titre de l’année 2022.

Plus de  600 morts ont été enregistrés au Centre hospitalier universitaire du Point G (CHU Point G) de Bamako entre janvier, février et mars 2023, dans le  contexte de grève illimitée, a alerté, jeudi soir, le  chef de service de médecine légale et expertise de cet hôpital, Dr Brahima Dicko. Il  s’est exprimé dans une note d’information et d’alerte adressée au Président et aux membres de la commission médicale d’établissement du CHU Point G.

« Nous venons par cette présente lettre vous informer de la situation et attirer votre attention sur l’enregistrement de décès hospitaliers au CHU Point G, dans un contexte particulier de grève ou arrêt de travail dans plusieurs services hospitaliers »,  a déclaré le chef de service de médecine légale.

Il par ailleurs  ajouté que « le CHU Point G vit une phase critique (décisive) non sans incidence du contexte socio-professionnel qui prévaut avec un environnement social trouble, qui a un effet certain sur le nombre de patients admis et donc sur le nombre de décès ».

Il a aussi expliqué qu’ « il est recensé pour ce seul premier trimestre 2023 (janvier, février et mars) plus de six cents (600) décès, toutes causes confondues ». Avant de rappeler que « les débrayages répétés et depuis le 6 février 2023 sans discontinuité en rétrécissant l’offre de soins incidemment impactent le pronostic des personnes prises en charge.

« Malgré le service minimum, le délai de prise en charge se trouve allongé autant pour les cas d’urgence que pour les personnes programmées dans tous les secteurs de soins hospitaliers. Ainsi l’effort de tous les acteurs (soignants et autorités investies de la gestion) pour un retour au fonctionnement attendu des populations est une nécessité première », regrette Dicko.

La même source indique que « ce chiffre de décès enregistré (200 cas par mois en moyenne dont certains évitables) exige une résolution diligente et holistique des problèmes au bénéfice des usagers désespérés, en attente de soins ».

C’est très malheureux de voir ces chiffres. 200 décès par mois dans un hôpital qui a environ 550 lits. Cela traduit également notre alerté de la baisse de qualité des soins. Je n’accuse pas d’abord la grève parce que nous avons crié le manque de personnel. Imaginez qu’aux urgences, il n’y a que deux médecins généralistes qui alternent de garde de 24 heures. Ces deux ne pourront jamais gérer les 19 lits ou plus qui sont aux urgences,  a noté la  dans la déclaration Pr Guida Landouré, secrétaire général adjoint du syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille à l’hôpital du Point G.

« C’est au niveau des urgences qu’il y a eu plus de décès et à la réanimation. S’il n’y a pas de spécialistes, on ne peut que déplorer les décès ».

SOGOBA OUMAR

Mali Coura Media