NOMO
Il viole le «magna makan (conseillère nuptiale)» qu’il sera contraint d’épouser
En abusant de celle qu’on appelle en bamanankan « magna makan » dans la chambre nuptiale, l’homme est contraint de la marier, tout en laissant sa femme fraichement marié à l’homme de sa victime.
L’histoire est réelle et surprenante et cela s’est passé il y a une semaine dans le village de Nomo, circonscription de Kindi Diawara, ou le fils d’un très respecté chef de village se voit contraint d’épouser une jeune femme déjà mariée.
Oui, l’histoire semble irréaliste et ironique à la fois mais mérite surtout explication et méditation de la part de chacun. Nomou, comme dans plusieurs autres villages dans la région de Kayes, est le théâtre du fléau de l’esclavage. Et malgré les efforts des personnes de bonne foi, les injustices liées à ce fléau persistent encore et encore. Mais l’histoire qui nous concerne montre à suffisance que le titre de noblesse n’avait rien à avoir avec le nom, l’appartenance ethnique, religieuse ou culturelle, mais juste une question de respect et de parole donnée.
Le jeune XD, fils du chef de Nomo, avait comme promise une jeune fille du village, tous portant l’étiquette de la noblesse. Et comme à l’accoutumée, il fallait faire appel à une de leurs soi-disant esclaves pouvant servir de « magna makan », exécutant tous les désirs du couple dans la chambre nuptiale. Cette dernière, mariée elle aussi dans un autre village, est amenée par son père pour servir de magna makan. L’ironie dans l’histoire est que le jeune XD, fils du village, s’est épris de l’esclave et a même abusé d’elle durant son escapade nuptiale. Et comme cela ne suffisait guère, il a fait rentrer ses amis qui, eux aussi, ont satisfait leur libido à tour de rôle sur la femme, comme une vulgaire chose. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quand le chef du village, père du jeune marié violeur, a eu vent de cela ; la décision qu’il prit ébranle l’entendement de tous ceux qui se disaient nobles. Il a pris alors la décision que son fils violeur, nouvellement marié, se remarie à celle que lui et ses amis ont souillée. Et il décida que le mari de la jeune femme souillée épouse la nouvelle épouse de son fils. Pour lui, cette pratique n’excuse en aucun cas la bêtise de son fils mais lavera sans doute l’affront que la jeune fille a subi. Le chef de village de Nomo a tout de même compris que « la noblesse oblige à ne pas céder à la bassesse ».
Sidy SOW