Rapport biaisé sur Moura : le manque de discernement du gouvernement américain
Après la publication du Rapport issu des enquêtes effectuées par le service des droits de l’Homme du Conseil de sécurité de l’ONU, le gouvernement malien le qualifie de rapport biaisé, le Gouvernement américain est sorti de ses réserves pour brandir unilatéralement des sanctions contre des éléments des FAMa. Ce, avec une série de déclarations laconiques contre le Gouvernement et les Forces armées maliennes. Ce qui suscita des réactions légitimes du côté du département des Affaires étrangères malien.
Dans son Rapport relatif au drame de Moura, le Conseil de sécurité des Nations Unies accuse l’Armée malienne et des soldats étrangers d’avoir été à l’origine de d’exécution et de tortures de plus de 50 civils, dans le village de Moura, dans le Centre du pays. Un rapport qualifié par le Gouvernement malien de «biaisé» et frisant l’illégalité et «l’espionnage» par l’ONU à travers sa représentation dans la crise malienne, à savoir-faire la Minusma.
En rappel, le drame de Moura remonte en mars 2022 et la publication des résultats issus des enquêtes effectuées par des missionnaires de la Commission des droits humains du Conseil de sécurité de l’ONU a eu lieu en mai dernier, plus d’une année après.
C’est suite à ces résultats que Washington, qui se prend pour le Gendarme du monde, a multiplié les acharnements contre le Mali. Ce, en l’accusant en premier lieu d’être en complicité avec un État dans la crise russo-ukrainienne, puis bondir directement sur des intègres officiers des Forces armées maliennes.
Sans aucun respect du droit à la présomption d’innocence, le Gouvernement américain a procédé à la restriction de visas à l’encontre de deux officiers supérieurs.
Ferme dans sa position politique étrangère prônant le respect du Mali dans son libre choix des partenaires militaires, le Gouvernement de la transition malienne, sur instruction du chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, a opté souverainement pour la posture du berger à la bergère.
Sans détour, dès l’annonce par le Gouvernement américain des mesures restrictives de visas contre des officiers supérieurs des FAMa, son ambassadrice accréditée à Bamako, Mme Rachna Korhonen, a été convoquée, le dimanche 28 mai 2023, au ministère malien des Affaires étrangères. C’est pour la signifier la réaction du Mali face à ces accusations infondées et diffamatoires à l’encontre des FAMa.
Par la voix de son ministre porte-parole, le colonel Abdoulaye Maïga, le Gouvernement malien a vigoureusement protesté contre cette prise de position qu’il a qualifié de « deux poids, deux mesures », adoptée par Washington contre Bamako.
Certes, pour le moment, l’ambassadrice américaine n’est pas expulsée comme ce fut le cas avec la France ; mais, toutes les options restent ouvertes à ce sujet afin de faire respecter la souveraineté nationale du Mali dans son libre choix des partenaires.
Maïmouna Diallo