Répondre à l’appel de la patrie !
Plus qu’une question de rendez-vous, c’est une question de patriotisme pour enfin sortir notre pays du gouffre. En dehors de la transition, il faut reconnaitre que le peuple malien ne fera confiance à aucun pouvoir politique pour un changement de la constitution. Comme cela a été le cas en 1992, sous la transition d’Amadou Toumani Touré. En effet, ce référendum n’est qu’une question de jours pour qu’enfin on puisse dire : chose promise, chose due. Le Gouvernement de la transition malienne, comme conclu avec la communauté internationale, vient d’afficher sa ferme volonté de tenir sa promesse de rendre le pouvoir aux civils.
C’est à travers un communiqué rendu public vendredi 5 mai 2023.
Certes, des défis majeurs restent à relever sur le terrain.
Principalement, au double plan sécuritaire et sociopolitique.
En effet, côté sécurité, la question qui taraude aujourd’hui les esprits est celle de savoir comment pourrait se tenir la présente échéance électorale dans les régions du Nord et du Centre du pays, où les mouvements sécessionnistes d’un côté et, de l’autre, la bande terroriste sont en conspiration contre le processus de paix et l’unité nationale.
Dans le Centre du pays aussi, c’est le même climat d’incertitude et de menace qui semble prévaloir.
Une anxiété est justifiée du fait que les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger, sous la coupole de la CMA, ne semblent plus écouter la voie de la raison, de la démocratie et de la justice. Mais celle des armes et de la violence.
À Bamako également, des mouvements se réclamant de la société sont en passe d’oublier que le salut réside indéniablement dans l’ultime chance de voir toutes les forces de la Nation et le pouvoir central de Bamako souffler dans la même trompette.
Ensuite, des inquiétudes se font remarquer implicitement autour de l’efficacité des dispositifs sécuritaires à envisager sur le terrain pour contenir des éventuelles tentatives d’actes de sabotage et de désordre.
Pourtant, jusqu’ici sur le registre socio-économique, c’était un silence assourdissant qui prévalait au sein de la classe politique et de la société civile.
Pour certains acteurs politiques, la constitution de février 1992 n’aurait toujours pas besoin d’être remplacé.
De leur côté, les religieux qui avaient déjà émis des réserves autour du chapitre consacré à la laïcité viennent d’annoncer leur détermination à se faire entendre encore.
Mais qu’à toutes ces velléités sur fond de manipulations internes et externes ne tiennent ; car, ne rien qu’avec la détermination des plus hautes autorités de la transition et la mobilisation de l’écrasante majorité du peuple malien, force est d’admettre que, logiquement, cette décision du Gouvernement d’organiser ce scrutin mérite d’être accompagnée tant au plan national qu’international.
Ce, en ce sens que c’est à l’issue de ce référendum que les autres phases des élections générales pourront amorcées.
Ensuite, ce référendum constitutionnel permettra à nos dirigeants d’honorer leurs engagements auprès de la communauté internationale.
Ce scrutin référendaire mérite d’être accompagné aussi dans la mesure où les élections se posent, aujourd’hui plus qu’hier, en passage obligé pour le processus de retour à l’ordre constitutionnel, à la paix et à la réconciliation nationale.
Bref, cette convocation du corps électoral pour dimanche 18 juin 2023 est un appel pressant de la chère patrie.
Un appel à l’union sacrée autour de l’essentiel, le plus important ; un appel à la communion des destins de tout un Peuple ; un appel auquel tous les dignes fils de ce pays doivent répondre par un‘‘OUI’’ triomphal. Ce qui dénote qu’avec ce référendum il s’agira de dire oui à la démocratie, à la stabilité nationale et institutionnelle, à la justice pour tous et à un Mali nouveau, uni et indivisible.
Maïmouna Diallo