Edito : 62 ans après, Goïta dans le sillage de Keïta
Notre pays fêtera aujourd’hui les 62 ans de son indépendance. Un âge de la maturité qui tombe aussi sur un jeudi, comme le 22 septembre 1960.
Aujourd’hui, 22 septembre 2022, le Mali fête son indépendance, proclamée en 1960 par feu le Président Modibo Keïta. Cela, dans l’honneur et la dignité grâce à l’attachement du colonel Assimi Goïta aux idéaux politiques des devanciers. Aujourd’hui, le Mali se sent indépendant et fier de ses mots et dans ses actes. Ne dit-on pas que la liberté d’un peuple, d’une nation ne se limite pas à des slogans creux de sens, mais dans les actes. Ce qui nous inspire les sacrifices consentis par l’actuel locataire de Koulouba, en dépit de tout son jeune âge et du contexte sociopolitique qui s’y prête difficilement. Le Président de la transition et ses hommes rallument le flambeau de l’espoir d’un Mali nouveau. Selon des observateurs de la scène politique malienne, c’est la première fois dans l’Histoire du processus démocratique en cours que les citoyens se mettent ensemble comme un seul homme face aux sanctions sous-régionales. Une leçon que Modibo Kéïta avait bien rêvé de voir un jour se réaliser ainsi un de ses ardents rêves, celui de voir le Peuple malien à visage découvert tenir tête à la politique française jugée d’impartiale.
Le colonel Assimi Goïta, fort de ses convictions intimes et du soutien d’un Gouvernement dynamique mené par le Dr Choguel Kokala Maïga et du peuple malien, fait renaitre l’espoir de tout une Nation. C’est cet atout, cette adhésion massive voire unanime du Peuple malien qui manquait au Président Modibo Keïta dès la proclamation de notre Indépendance qui a engendré le projet d’être complètement souverain. Malgré les pressions de la Cedeao et de l’ensemble de la communauté internationale, érigée en syndicat de chefs d’Etat contre le Mali, l’espoir devient de plus en plus permis avec Assimi Goïta.
Face à la dépendance sécuritaire, qui nous coupait le plus souvent le sommeil, aujourd’hui les Maliens ressentent un vent nouveau au plan sécuritaire et diplomatique. Les Maliens ont compris aujourd’hui que l’Homme a, certes, besoin de pain pour vivre; mais, ce pain n’a de goût que dans une bouche libre.
De cette grande date historique du vaillant peuple malien, le 22 septembre, chacun doit tirer des enseignements. Le premier de ces enseignements doit s’adresser en tout premier lieu aux décideurs politiques. Son contenu est clair: le Mali doit rester toujours au-dessus de tout. Sa stabilité, son unité, son intégrité, sa constitution, sa souveraineté, le peuple y tiendra comme à la prunelle de ses yeux.
Le deuxième enseignement à tirer doit porter sur la profonde reconnaissance des nouvelles autorités envers les pères fondateurs de cette grande Nation, tous ceux-là dont les mémoires sont souvent saluées ou restées dans l’anonymat, mais qui ont lutté pour libérer ce pays du joug colonial, le 22 septembre 1960. C’est pour leur rendre un hommage mérité, de même qu’à tous ceux qui continuent aujourd’hui de se battre pour que le Mali reste libre, souverain, paisible, uni, prospère, digne et débarrassé de tout acte de terreur, de violence d’ordre séparatiste, terroriste et ethnocentriste, que le Peuple malien célébrera, aujourd’hui jeudi, en dépit de tout, ce 62ème anniversaire.
Enfin, le dernier enseignement à tirer s’adresse aux va-t-en-guerre, qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou du centre du pays. Ce sera de les rappeler un peu à l’ordre et, également, à leur devoir de patriotisme et de sens élevé de responsabilité. Ce Mali, notre patrie à tous et toutes, est et restera au-dessus de toutes les considérations.
Personne, à commencer par les jeunes en chômage ou sur les durs chemins de l’exil jusqu’aux tenants du pouvoir, personne n’a le droit de désespérer de son avenir, de son émergence économique, de sa libération, de sa pacification totale. Les Maliens doivent avoir foi en ce pays qui réussira à se tirer de toutes les épreuves qui l’assaillent de 2012 à nos jours. Pour cela, tous les dignes enfants de ce pays doivent se montrer toujours prêts à payer le prix qu’il faut. Cela, pour demeurer un peuple uni et libre dans une Afrique solidaire. Voilà résumée cette flamme patriotique qui tiendra encore et vaille que vaille chez tous les Maliens. Il appartient dès lors aux actuelles autorités politiques, militaires, paramilitaires, coutumières, religieuses, …de l’entretenir. Ne serait-ce que pour leur propre intégrité intellectuelle et morale. Car, s’il eût une chose qui émousse le sentiment patriotique chez une société et nourrit l’incivisme, c’est bien la corruption qui, à son tour, engendre l’injustice sociale. Une mère n’entendra jamais l’appel de la patrie quand son enfant meurt faute de médicament ou dans la Méditerranée alors qu’elle sait que cela est dû non pas à la pauvreté du pays, mais aux attitudes des dirigeants.
Un père de famille qui voit refuser à ses enfants le droit à l’éducation non pas parce que le pays est pauvre, mais parce que les ressources du pays destinées à cet effet sont détournées par une minorité du peuple, croira difficilement un mot de l’hymne national.
En tout cas, pour une fois, le peuple malien, à l’occasion de cet anniversaire, saura démontrer ses capacités à se surpasser, à relever les défis majeurs du moment et signifier du coup sa totale confiance à ses autorités. Bref, le contexte est très difficile; mais, l’espoir est permis avec le colonel Assimi Goïta et ses hommes.
Bon anniversaire à tous et à toutes !
Mai Diallo