LUTTE CONTRE LES FAKE NEWS
Le noble combat d’Appel-Mali
L’Association des professionnels de la presse en ligne du Mali (Appel Mali) était au Mémorial Modibo Keïta du 12 au 15 avril pour un atelier de formation de 4 jours à l’attention d’une trentaine de journalistes sur les techniques de vérification des faits. Cet atelier fait suite à plusieurs séries de formation qu’Appel Mali a initiées depuis plus d’un an dans la lutte contre les fake news. C’était sous la présidence du Président de l’Appel Mali, Modibo Fofana, avec à ses côtés le Président de la Fondation Tuwindi, Tidiani Togola, du représentant du président de la Maison de la presse du Mali, Daouda Konaté, le formateur venu de la Côte d’Ivoire, M. Selay.
Dans son mot de bienvenue, le représentant de la Maison de la presse du Mali, Daouda Konaté, a félicité Appel-Mali pour la tenue de cette formation dont l’objectif est la constitution d’une unité de vérification des faits afin de dissocier la vraie information de l’intox ou la manipulation. Selon lui, l’information est menacée aujourd’hui par la prolifération des réseaux sociaux dont nul ne peut maîtriser les contenus. « Tout le monde est devenu journaliste et la diffusion de l’information n’est plus l’apanage des seuls professionnels de la presse. Selon lui, aujourd’hui, la crédibilité même des journalistes est mise en cause et il est de notre devoir de préserver ce noble métier en nous imposant par le professionnalisme ».
Le directeur exécutif de la fondation Tuwindi, Tidiani Togolaise, a indiqué que le rôle du journaliste est d’informer malgré les difficultés. Pour sa part, le président de Appel-Mali, Modibo Fofana, a précisé que cette rencontre entre dans le cadre d’une collaboration étroite entre FPU (Free press Unlimited), la fondation Tuwindi, Amnesty international et l’Appel-Mali, aux fins d’outiller des journalistes (une trentaine) sur les techniques de vérification des faits, plus connues sous l’anglicisme Fact checking. « A cet égard, il me plaît de rappeler que l’internet bouleverse le monde de l’information et force la profession journalistique à se redéfinir.
Les journalistes eux-mêmes n’ont plus le monopole de la collecte et de la production de l’information. Les citoyens peuvent aussi produire, diffuser (via les réseaux sociaux) et recevoir des informations (via Facebook et Twitter). Le phénomène des fake news ou intox pose de nouveaux défis aux journalistes qui tentent de conserver un rôle prescripteur de vérification de l’information », a souligné Fofana.
Pour lui, la question de gestions des fake news se pose aujourd’hui avec acuité. « Le sujet est encore plus pointu si nous jetons un regard sur la situation actuelle de notre pays, avec tout que ce qui s’y passe comme dérapage déontologie et manquement dans l’usage fait sur le net des images, vidéos et autres bandes audio ; généralement montée de toute pièce juste non seulement pour créer le buzz avec l’objectif d’avoir plus d’audience, mais aussi pour manipuler l’opinion. Ici, nous journalistes, sommes les premiers interpellés. C’est à nous de faire l’effort de ne pas tomber dans cette faute ; de même que nous devrons travailler à alerter l’opinion sur le danger que représente ces fausses informations et désinformations », a déclaré Modibo Fofana.
A ses dires, l’Association des professionnels de la presse en ligne au Mali est consciente de son rôle. Elle a décidé, dit-il, de lancer son unité de vérification des faits, appelée AppelVérif. « AppelVérif est un outil de la presse malienne et pour la presse malienne, toutes catégories confondues. Elle sera mise en œuvre par des journalistes confirmés, sous la responsabilité de trois journalistes chevronnés dans l’enquête », a conclu le président de l’Appel-Mali.
Maï Diallo