LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL
La France se retire du Mali, Moscou et Alger se bousculent à Koulouba !
La sortie résolue du samedi 25 septembre 2021 du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, restera non seulement longtemps gravée dans les annales de l’Histoire de l’Organisation des Nations Unies, mais et surtout elle risque de sacrifier sur l’autel des conflits géostratégiques et de la renaissance de la guerre Est-Ouest les sacrifices consentis dans la lutte contre le terrorisme. Déjà, les acquis de la coopération franco-malienne tant au plan militaire et sécuritaire que diplomatique sont mis à rudes épreuves. Cependant, du côté des Russes et des Algériens, c’est une nouvelle ère de coopération qui s’ouvre entre eux et le Mali.
A un moment inattendu et où il ne le faudrait pas, il y a un risque de divorce très grave de conséquences qui se profile à l’horizon entre Paris et Bamako. Le Président français, Emanuel Macron, et sa ministre des Armées françaises, Florence Parly, sont montés au créneau suite aux accusations portées contre leur pays par le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, samedi 25 septembre 2021. Accusations selon lesquelles Paris vient d’abandonner le Mali en plein vol dans la lutte contre le terrorisme.
En revanche, les Gouvernements algérien et russe se bousculent au portillon de Koulouba. Du moins, tout porte à croire qu’Alger et Moscou tiennent à combler le vide que Paris risque de laisser en place. Bien sûr, pour l’instant, ce n’est qu’une déclaration de bonnes intentions de part et d’autre. Aussi, des interrogations fusent de tous les côtés par rapport à la position floue de l’Algérie par rapport au cas du terroriste en chef, Iyad Ag Ghali, qui circule et opère impunément entre l’Algérie et la ville de Kidal.
Côté russe, rappelons que tout est reparti de l’annonce de l’arrivée imminente du Groupe privé Wagner. Une cohabitation inappropriée à l’avis de la France et de ses alliés européens et américains. Pour ceux-ci, cet intrus moscovite dans le pré-carré franco-occidental est persona non grata.
Jeudi 30 septembre, Emmanuel Macron a qualifié les déclarations de Choguel Kokalla Maïga de « honte ». Puis, il dit avoir été choqué et trouve les propos de Choguel « inadmissibles ».
« Je sais que les Maliens ne pensent pas ça », a estimé Emmanuel Macron, soulignant que « la légitimité du Gouvernement actuel », issu de deux coups d’État depuis 2020, était « démocratiquement nulle ». « Nous sommes exigeants parce que nous sommes engagés, nous voulons lutter contre le terrorisme et pour la sécurité. Nous sommes là parce que l’État malien l’a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes », a fulminé le locataire de l’Élysée.
Ces propos de Macron sont perçus comme un acte de provocation de Paris vis-à-vis des autorités de la transition qui semblent, après avoir murement médité là-dessus, tournées vers le grand voisin, l’Algérie. Avec Alger, Bamako forme un front commun en estimant que l’ami de ton ennemi est ton ennemi. Ce qui constitue une raison du rétablissement des liens de coopération bilatérale entre les deux pays (Mali et Algérie).
Au même moment, avec Moscou aussi, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Colonel Sadio Camara, réceptionnait à l’Aéroport international Modibo Keïta de Bamako 4 hélicoptères plus des munitions et d’armes offertes par la Fédération de marque russe. Cela intervient au moment où des rumeurs évoquent un possible contrat entre le Mali et la société privée russe « Wagner » d’un côté et, de l’autre, le ministre algérien des Affaires étrangères était à Bamako pour relancer la coopération maliano-algérienne.
Maïmouna Diallo