LETTRE OUVERTE A ASSIMI GOÏTA ET CHOGUEL KOKALLA MAÏGA
La Presse, le parent pauvre de la Transition
Messieurs le Président de la Transition Assimi Goïta et le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, depuis quelques années avant le coup d’Etat de 2020, la presse malienne était déjà mise à l’écart par le régime IBK, par ses manques de considération envers des médias maliens, au profit de la presse internationale . Après la chute du régime, c’est toujours le désespoir pour ceux qui pensaient que la Transition fera mieux que l’ancien pouvoir. Alors que la presse malienne a joué et continue de jouer sa partition pour que le Mali soit un Etat apaisé, démocratique et que la justice soit équitable. Monsieur le Président de la Transition, dans nos rédactions, la déception est grande du fait de votre silence quant à l’aide à la presse. Cela fait trois ans en 2021 que la presse malienne n’a pas reçu un centime de la part de l’Etat comme aide. Faut-il rappeler que l’aide publique accordée aux médias privés couvre moins de 10% de leurs charges. Cependant, les organes de presse sont obligés de s’acquitter de leurs dettes auprès des imprimeurs, de payer les arriérés de loyer, de payer les salaires des journalistes, etc. Monsieur le Premier ministre, avant le coup d’Etat, vous étiez déjà au parfum de la situation de l’aide à la presse. La presse est frustrée aujourd’hui, et elle se sent comme l’enfant pauvre de la République ou comme une échelle qu’on utilise pour atteindre le sommet. Selon l’ancien président de la Maison de la presse, Dramane Alou Koné, l’aide publique à la presse dans les pays membres de l’Uemoa n’a pas commune mesure avec celle au Mali, jugée dérisoire. Il a pris comme exemple les données de 2014 : « Mali : 200 millions de FCFA ; Sénégal : 1 milliard 200 millions de FCFA ; Côte d’Ivoire : 1 milliard 75 millions de FCFA ; Burkina Faso : 300 millions de FCFA plus des aides spéciales en négociation ; Benin-Togo : 500 millions de FCFA et Niger : 400 millions de FCFA ». Malgré l’insuffisance de la somme, depuis trois ans, la presse n’a pas reçu ce qui lui est du. Monsieur le Président de la Transition, Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel Kokala Maïga, vous ne devriez pas ignorer l’effort de la presse à vous accompagner nuit et jour pour la bonne marche de la transition. Un adage de chez nous dit : « Si tu oublies ton passé, ton futur sera incertain ». Il faut savoir que dans les sociétés qui se veulent démocratiques, la presse demeure une entité incontournable par sa mission d’information, d’éducation et de veille pour garantir les bonnes pratiques institutionnelles. Messieurs le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, la parole est à vous et le dernier mot vous revient pour sauver la presse malienne à un moment aussi difficile de son histoire que le présent.
Maï Diallo