OIF : la décadence !

Après leur départ de la Cedeao, les trois membres de l’AES viennent de signer leur départ de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une étape de plus dans leur rupture avec l’ancienne puissance colonisatrice. C’est le Mali qui a renoncé à son appartenance à la grande famille linguistique et culturelle. La raison invoquée officiellement par les trois Etats est la réadmission de la seule Guinée Conakry, alors que celle-ci était suspendue également pour des mêmes motifs.
Le Mali, à l’instar du Burkina Faso et du Niger, a officialisé, le 18 mars dernier, sa décision de se retirer finalement de la Francophonie. Mardi dernier, le ministère malien des Affaires étrangères, au même titre que ceux burkinabé et nigérien, a annoncé ouvertement son retrait de l’OIF. A la veille, Ouagadougou et Niamey avaient manifesté leur décision commune. « Le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels (…) fondés sur la souveraineté de l’Etat », lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public mardi dernier. «Par conséquent (…), le gouvernement décide du retrait du Mali de l’Organisation internationale de la francophonie », a justifié le ministère malien des Affaires étrangères.
L’OIF, « au lieu d’accompagner ces pays dans la réalisation des objectifs légitimes de leurs peuples, (…) s’est illustrée par l’application sélective de sanctions sur la base de considérations géopolitiques et le mépris pour leur souveraineté », affirment les ministres des Affaires étrangères de l’AES dans un communiqué conjoint rendu public. Dans leur déclaration, les ministres des trois pays accusent l’organisation de servir d’un véritable » instrument politique téléguidé ». Le Mali avait été suspendu de l’OIF en août 2020, après le renversement du feu président Ibrahim Boubacar Kéita. L’organisation avait appelé à la libération du président IBK et à la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement de transition conduit par une «autorité civile ». Mais l’intervention de l’Armée consistait à éviter un bain de sang entre le régime d’IBK et les acteurs politiques suite à un soulèvement.
L’Organisation de la francophonie, au lieu d’accompagner nos trois pays dans leur processus de retour à l’ordre constitutionnel escompté, s’est illustrée par l’application des sanctions «sélectives» et sur la base des considérations géopolitiques sur fond des visions géostratégiques.
Mai Diallo